Microfinance et risque climatique

Microfinance et risque climatique

30 septembre | 2019

Retrouvez ici l'article que Oikocredit a écrit dans le dernier Baromètre de la Microfinance 2019 paru le 5 septembre.

Bien avant que le réchauffement climatique n’atteigne son niveau actuel de priorité, les institutions de microfinance ont commencé à prendre des mesures locales contre les catastrophes naturelles qui en résultent.

En tant que 3e zone la plus à risque au monde, avec plus de 60 % de sa superficie exposée à de multiples dangers et 74 % de sa population considérée comme vulnérable, les Philippines font partie de ces pays précurseurs ayant agi pour améliorer la résilience des personnes et des institutions face aux catastrophes naturelles.

Pour les institutions de microfinance locales, le fait de contribuer au renforcement de la résilience de leurs clients tout en maintenant leur propre continuité opérationnelle constitue un pas naturel vers une réponse plus proactive aux catastrophes répétées.

Oïkocredit a choisi les Philippines comme zone pilote pour son programme de gestion des catastrophes naturelles en 2014, après des années de soutien à ses partenaires locaux affectés, par le biais d’un fonds de solidarité. En partenariat avec Corporate Network for Disaster Response, une formation sur la Réduction et la gestion des risques de catastrophes (RGRC) a été proposée aux institutions de microfinance bénévoles philippines.

Ce projet pilote a été divisé en 2 parties. La première visait à améliorer les connaissances de base des concepts RGRC et la seconde consistait en un atelier de formation sur les « bases de la continuité des activités », afin d’équiper les IMF partenaires d’outils pour qu’elles puissent élaborer leur propre Plan de continuité des activités (PCA).

Ce projet pilote a été déployé dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est et a permis de concevoir une feuille de route pour la résilience face aux catastrophes.

Plusieurs IMF et clients locaux utilisant cette feuille de route ont déjà constaté une réduction des pertes, une assistance plus rapide et une meilleure continuité des activités en cas de catastrophe au cours des dernières années.

Fin 2018, ce travail a été mis à la disposition de tous par la publication conjointe avec ASKI, une IMF philippine, d’un Guide sur la réduction des risques de catastrophes et la planification de la continuité des activités pour les institutions de microfinance. Ce guide propose 12 étapes clés pour constituer un RGRC et un PCA, synthétisé en 5 étapes : la compréhension des risques (1) la création d’un plan d’urgence en cas de catastrophe (2) la mise en place de mesure de continuité des activités (3), et enfin les tests (4) et revues (5) des pratiques mises en oeuvre.

Plus les institutions s’approprient ce guide (ainsi que les autres outils de gestion des risques de catastrophes), plus il y aura de données disponibles à l’avenir pour mesurer avec précision les résultats positifs sur la vie des clients exposés aux risques climatiques.

Gaël Marteau, Directeur Oikocredit France pour le Baromètre de la Microfinance 2019 paru le 5 septembre 2019

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