Arrivé en août 2015 en tant que directeur du Développement et des prises de participations, Bart van Eyk nous explique les points sur lesquels son équipe se concentrera et nous dit pourquoi les investissements au capital de nos partenaires sont essentiels pour Oikocredit.
Interview de Bart van Eyk
Pourquoi les investissements en capital sont-ils si importants pour Oikocredit et ses partenaires ?
Nous devons inventer de nouvelles façons d’investir pour répondre aux besoins de nos clients et respecter nos propres critères sociaux, financiers et environnementaux. Les investissements en participations (ou investissements en capital) sont un bon moyen de renforcer notre portefeuille tout en continuant d’avoir un impact positif sur les pays à faibles revenus. Notre participation au capital social de nos partenaires a des atouts pour eux. En renforçant leur assise financière, elle les aide à développer leurs activités. Elle présente d’autres points positifs : au sein des conseils d’administration, notre voix nous permet de travailler en lien étroit avec directions et conseils pour aider ces sociétés à franchir des étapes. Oikocredit soutient ainsi ses partenaires lors de réunions et améliore leurs missions et leurs objectifs sociaux.
Qu’est-ce que cela implique pour la partie "développement" de votre activité ?
Après avoir débuté au sein d’Oikocredit, j’ai posé une question à plusieurs personnes : "que voulons-nous faire dans le développement et que souhaitons-nous être ?" J’ai découvert que nombre de personnes prônent un retour à l’esprit pionnier des premiers temps. Parallèlement, nous devons nous assurer qu’Oikocredit s’adapte aux conditions actuelles du marché qui mettent nos marges et notre viabilité financière sous pression. L’aspect "développement" de ma fonction comporte un volet prospection de nouveaux moyens d’investissement, reproductibles. Ceci implique de rechercher de nouveaux produits, secteurs et marchés que nous n’avons pas encore explorés. Nous sommes également en quête de partenariats et d’opportunités sur plusieurs marchés où nous pouvons faire la différence et générer un triple retour sur investissement. Prenons par exemple les domaines de l’eau et de l’amélioration des conditions sanitaires, où l’innovation est très présente même si elle reste encore expérimentale et se déploie à petite échelle.
Avec la nouvelle équipe élargie, quels seront les objectifs de croissance pour les prises de participations ?
Notre portefeuille de participations se situe actuellement autour de 65 millions d’euros. Nous souhaiterions le porter à atteindre 200 millions d’euros en 2020. Nous piloterons cette augmentation en renforçant nos efforts ciblés et notre efficience, ainsi qu’en étoffant notre équipe mondiale par l’arrivée de nouveaux collaborateurs, rattachés à nos bureaux régionaux. Ces coéquipiers seront des professionnels qui connaissent leurs marchés respectifs, parlent la langue locale et disposent déjà de réseaux. Ils travailleront en liaison étroite avec leurs collègues du service crédit pour nous aider à repérer des opérations potentielles, ainsi qu’à détecter des tendances et des marchés dont nous sommes absents.
Comment votre équipe détectera-t-elle les opérations à financer ? Que recherchez-vous exactement ?
« Nous ferons tout cela au travers de nos propres réseaux. Oikocredit dispose d’une structure unique en son genre, avec des bureaux dans plus de 30 pays qui constituent d’excellents moyens de prospection. Notre équipe fera également en sorte que le nom d’Oikocredit soit encore plus présent sur place de sorte que les co-investisseurs et les partenaires potentiels sachent où nous trouver. Nous envisageons pour le moment des investissements en capital-développement à hauteur de 2 à 10 millions d’euros, principalement dans l’agriculture, l’inclusion financière et des secteurs connexes. »
Interview menée en décembre 2015. La stratégie de participation financière d’Oikocredit pour la période 2016 – 2020 est actuellement en cours de finalisation.